Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Banane & chocolat
Banane & chocolat
Archives
4 mars 2008

Les petits jardins potagers de François Villard


DSC009141

Les parcelles de l'Ilot St Michel en Condrieu, et au second plan, Chateau Grillet

Samedi dernier, en compagnie de notre joyeux cercle de dégustation, nous sommes partis à la découverte des vins de François Villard, talentueux vigneron en Rhône septentrional, autant à travers le travail effectué sur son propre domaine qu'en collaboration avec Yves Cuilleron et Pierre Gaillard, au sein de la maison des Vins de Vienne.


FV

François Villard

Le but de cette visite était notamment de recentrer le débat ayant lieu sur LPV , à savoir le potentiel et l'aptitude des Condrieu face au vieillissement. Je n'avais qu'une idée réduite de ces vins, ayant tout d'abord en tête le caractère variétal du viognier, à savoir des arômes exhubérants de fruits, un caractère riche en bouche (pour ne pas dire pâteux) et des déficit d'acidité "naturelle" dirons nous...

François nous a donc généreusement offert une magnifique verticale sur ses trois cuvées de Condrieu, la plus intéressante portant sur De Poncins, composée majoritairement des parcelles de l'îlot Saint Michel que vous apercevez sur la photo tout en haut. Le sol est majoritairement granitique (90%), le reste étant composé de limons et de sable, avec une orientation sud-est des parcelles. Les méthodes culturales, majoritairement "manuelles" du fait du caractère escarpé du terrain, sont assez proche des principes biologiques, malgré quelques désherbages nécessairement limitatifs sur l'enherbement. Les raisins sont en général récoltés sur un fort niveau de maturité, certains étant même atteint de botrytis (jusqu'à 25% selon les millésimes !!). Les fermentations et l'élevage se font intégralement en fût, partiellement neufs.

DSC00918


La dégustation a porté de 1992 à 2006, tout en sachant que certaines parcelles avaient été replantées en 1989, du coup, sur les premiers millésimes, François s'excusait presque de leur possible faible tenue...


Bon c'est pas tout ça mais on a une bonne trentaine de vins à déguster... alors au boulot !!!


DSC00919


Je ne vous ferai pas de commentaires précis par millésime, je n'ai pas fini de reprendre mes notes, mais je vous décrirai mon impression d'ensemble...


En premier lieu, force est de constater que le Condrieu peut fournir des vins aux antipodes de ce que je pouvais vous décrire plus haut. Sur les millésimes les plus récents, on retrouve certes les arômes primaires du viognier, à savoir les fruits exotiques, la pêche, mais au fil du temps, la minéralité du terroir (le crédo de François) ressort et prend le dessus, pour nous offrir de magnifiques arômes de pierre chauffée, de silex, avec parfois de la truffe.

En bouche, on trouve un volume assez conséquent, mais dans une belle fluidité (le vin n'est jamais lourd), sur des arômes allant du fruit blanc à des notes plus miellées, mais le plus impressionnant est certainement la tension qui supporte le vin et qui va crescendo jusqu'en finale. Une acidité portant à un très bon niveau d'équilibre ces vins, qui sont du coup plutôt destinés à être bus à table, à marier avec des plats allants du poisson aux plats plus riches et corsés selon les millésimes... une jolie poularde de Bresse à la truffe par exemple serait parfaite sur le 95 !!


Bref, vous l'aurez deviné, je suis rentré comblé d'avoir pu "avancer" sur ce thême, à savoir qu'un viognier, autant qu'un autre cépage, peut fournir des vins capables d'évoluer positivement, avec harmonie, pour peu qu'un terroir adapté lui soit consacré.
Ce fut un très beau moment que de pouvoir déguster tous ces vins ! Merci encore à François pour sa générosité, à nos Gentils Organisateurs de pouvoir nous permettre de telles rencontres... Et que dire du programme à venir ! De grands moments, je salive d'avance de pouvoir toucher de près les grands vins qui nous attendent.


DSC009131



"I l faut être toujours ivre, tout est là; c'est l'unique   question.
Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve, mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous ! "

Charles Baudelaire.

Publicité
Commentaires
Publicité